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Récapitulatif des perturbations d'Internet au troisième trimestre 2023

25/10/2023

Lecture: 18 min.
Q3 2023 Internet disruption summary

Présent dans plus de 100 pays, le réseau Cloudflare dessert plus de 300 villes au sein desquelles nous nous interconnectons avec plus de 12 500 fournisseurs de réseau afin de proposer une vaste gamme de services à des millions de clients. L'étendue de notre réseau et de notre clientèle nous assure un point de vue unique sur la résilience d'Internet et nous permet d'observer les répercussions des perturbations qui l'affligent.

Nous publions ces récapitulatifs depuis le premier trimestre 2022. Or, les graphiques de Cloudflare Radar ont évolué pendant cette période. Bon nombre des représentations graphiques du trafic présentées dans les premières éditions de ce récapitulatif n'étaient que des captures d'écran des pages pertinentes sur Radar. La fin de l'année dernière a vu le lancement d'une fonctionnalité permettant de télécharger les graphiques et, plus tôt cette année, celle d'intégrer des graphiques dynamiques. Nos articles récapitulatifs sur le trafic tirent parti de ces capacités dès que possible. Les lecteurs attentifs pourraient constater une évolution supplémentaire dans certains des graphiques ci-dessous : un surlignage jaune indiquant une anomalie sur le trafic observé. Dans le cadre de la Semaine anniversaire qui s'est déroulée à la fin du mois de septembre, nous avons lancé la fonctionnalité d'identification de ces anomalies et la possibilité de recevoir des notifications à ce sujet, en même temps que des améliorations (intégrées ci-dessous) des capacités chronologiques du Cloudflare Radar Outage Center (le centre de gestion des pannes de Cloudflare Radar). Vous trouverez plus d'informations sur ces fonctionnalités dans l'article de blog dédié à ces annonces.

Comme nous l'avons vu lors des trimestres précédents, l'Irak a suivi une politique agressive de coupures d'Internet d'origine gouvernementale décidées pour empêcher la tricherie lors des examens et plusieurs pays africains ont mis en œuvre des coupures motivées par des raisons politiques. Les dégâts subis par plusieurs câbles sous-marins, de même que les périodes d'entretien prévues d'autres câbles, ont provoqué des perturbations d'Internet dans un certain nombre de pays au cours du troisième trimestre. Les catastrophes naturelles, dont des incendies et un séisme, ont engendré des problèmes de connectivité, tout comme les coupures de courant en ont également entraîné dans plusieurs pays. Une cyberattaque confirmée a poussé une grande université américaine à se déconnecter intentionnellement d'Internet, tandis qu'un certain nombre de FAI ont reconnu des problèmes sur leurs réseaux, sans jamais révéler la cause première de ces problèmes.

(Veuillez noter que les perturbations d'Internet liées au conflit israélo-palestinien ne sont pas abordées dans cet article, car elles ont débuté le 7 octobre, c'est-à-dire au quatrième trimestre 2023. Les perturbations liées à ce conflit font l'objet d'un suivi sur le blog de Cloudflare et sur @CloudflareRadar sur X/Twitter.)

Coupures d'origine gouvernementale

Internet étant devenu un outil de communication essentiel, les coupures du réseau sont souvent utilisées par les autorités gouvernementales comme un moyen de contrôler les communications, à la fois au sein d'un pays et vers le reste du monde. Ces épisodes de coupure à l'initiative d'un gouvernement sont imposés pour diverses raisons, notamment pendant les périodes de troubles civils et de manifestations qui entourent les élections, ainsi que comme moyen de dissuasion contre la tricherie pendant les examens.

Irak

Nous l'avons vu lors des trimestres précédents, certains gouvernements mettent en place des coupures d'Internet dans une tentative visant à empêcher la tricherie lors des examens nationaux de fin de secondaire ou de niveau baccalauréat. Ces coupures ont des conséquences sur l'ensemble du pays et il n'est pas certain qu'ils parviennent réellement à endiguer le phénomène de tricherie. Comme nous en avons également discuté dans le passé, ces coupures se produisent fréquemment en Irak et ce fut d'ailleurs certainement le cas lors du troisième trimestre, avec des épisodes de coupure sur l'ensemble de la période.

Le premier épisode de coupure d'Internet liée aux examens survenu ce trimestre en Irak n'était qu'un prolongement d'un ensemble qui a commencé au mois de juin et s'est poursuivi en juillet, décidé pour s'attaquer à la tricherie lors des examens de 9e et de 12e année. Pendant les 10 jours qui se sont écoulés entre le 4 et le 17 juillet, la connectivité Internet a été interrompue sur l'AS203214 (HulumTele), l'AS59588 (ZAINAS-IQ), l'AS199739 (Earthlink), l'AS203735 (Capacities-LTD), l'AS51684 (ASIACELL) et l'AS58322 (Halasat) en Irak (sauf pour la région du Kurdistan) entre 4 h et 8 h heure locale (1 h et 5 h UTC).

Pendant la deuxième semaine d'août, plusieurs réseaux du Kurdistan irakien ont à nouveau mis en place des coupures d'Internet quotidiennes en raison de la deuxième série d'examens des écoliers de 12e année. Ces coupures se sont déroulées entre 6 h et 8 h heure locale (3 h et 5 h UTC) et ont affecté l'AS21277 (Newroz Telecom), l'AS48492 (IQ-Online) et l'AS59625 (KorekTel), du 6 au 13 août. Ces épisodes de deux heures étaient similaires à ceux observés dans la région au cours du mois de juin.

Une deuxième série d'examens de 9e année a entraîné une semaine de coupures d'Internet sur l'ensemble du territoire irakien (sauf au Kurdistan) entre le 21 et le 19 août. La connectivité a été interrompue de 4 h à 8 h heure locale (1 h et 5 h UTC) sur les mêmes réseaux que ceux concernés par les coupures mises en œuvre au mois de juillet.

Après la deuxième série d'examens de 9e année du mois d'août, une deuxième série d'examens de 12e année s'est déroulée au mois de septembre en Irak (en dehors de la région du Kurdistan) et ces examens se sont également accompagnés d'une autre séquence de coupures d'Internet. Impactant le même ensemble de fournisseurs réseau que ceux touchés lors des deux mois précédents, ces coupures se sont produites entre le 17 et le 30 septembre. Toutefois, bien qu'elles aient débuté à la même heure (4 h heure locale, 1 h UTC), ces coupures se sont révélées plus courtes que lors des épisodes précédents et ont ainsi pris fin une heure plus tôt (7 h heure locale, 4 h UTC).

Sénégal

Le 31 juillet, suite à l'arrestation du leader de l'opposition sénégalaise, le Ministre sénégalais chargé de la communication, des télécommunications et de l'économie numérique a encore une fois ordonné une suspension de la connectivité Internet mobile au Sénégal comme mentionné dans le communiqué ci-dessous. Ces perturbations de l'accès au réseau Internet mobile étaient visibles chez deux des quatre fournisseurs de réseau du pays : l'AS37196 (Sudatel Senegal) et l'AS37649 (Tigo/Free).

Comme le montrent les graphiques suivants, les coupures ont commencé en milieu de matinée heure locale (généralement entre 8 h et 10 h, du 31 juillet au 5 août) et se sont terminées tôt le matin suivant (généralement entre minuit et 2 h). La dernière coupure survenue le 5 août s'est révélée une exception, en prenant fin à 22 h heure locale sur les deux réseaux. (Le Sénégal est en UTC+0. L'heure locale est donc identique à l'heure UTC.)

Éthiopie

Après des jours d'affrontement entre l'armée fédérale et les milices locales, la connectivité Internet mobile a été suspendue à Amhara, en Éthiopie. Cloudflare a observé le trafic vers la région chuter autour de 21 h heure locale (18 h UTC) le 2 août. Il s'agissait de la deuxième fois que les autorités décidaient de la coupure de la connectivité Internet mobile à Amhara en 2023, la première étant survenue le 6 avril après l'éruption de manifestations en réaction à la décision fédérale de démanteler les forces de sécurité régionales. (Veuillez noter que le pays n'est pas étranger aux coupures d'Internet, après avoir entrepris ce type d'action plusieurs fois ces dernières années.) Malgré divers appels à la restauration de la connectivité, le réseau Internet mobile est resté inaccessible jusqu'à la fin du troisième trimestre, comme le montre la figure ci-dessous.

Gabon

Le 26 août, après l'élection présidentielle controversée au Gabon, la connectivité Internet a été interrompue afin « d'empêcher la propagation d'appels à la violence ». Comme illustré sur la figure ci-dessous, le trafic a commencé à chuter peu avant 17 h heure locale (16 h UTC) et est resté à zéro jusqu'à environ 7 h 30 heure locale (6 h 30 UTC) le 30 août. La connectivité a été restaurée quelques heures après que les officiers de l'armée se soient emparés du pouvoir dans le pays, aient assigné le président Ali Bongo à résidence et aient désigné un nouveau dirigeant (suite à l'annonce par les autorités électorales du pays que Bongo avait remporté un troisième mandat).

Ruptures de câbles

Cameroun

Le 7 juillet, une publication de Cameroon Telecommunications sur X/Twitter a alerté ses abonnés de perturbations de ses services voix et données, une publication ultérieure parue près de six heures plus tard les informant du rétablissement des services. Si ces publications n'ont apporté aucune précision quant à la cause de cette coupure, un post Facebook publié par l'opérateur incluait un communiqué expliquant « qu'une rupture de fibre optique résultant d'opérations d'entretien des routes a entraîné d'importantes perturbations de notre capacité à fournir nos services ». La figure ci-dessous montre l'impact de ces dégâts à l'infrastructure fibre, avec le trafic en provenant de l'AS15964 (CAMNET-AS) chutant brusquement autour de 11 h 30 heure locale (10 h 30 UTC) et revenant aux niveaux attendus vers 18 h heure locale (17 h UTC).

Liberia

Des dégâts subis par le câble sous-marin Africa Coast to Europe (ACE) ont perturbé la connectivité Internet au Liberia le 28 juillet. Un post Facebook de la Liberia Telecommunications Authority (LTA, l'autorité chargée des télécommunications au Liberia) indiquait « La Liberia Telecommunications Authority (LTA) annonce une interruption temporaire de l'ensemble des services Internet sur le territoire national en raison d'une rupture du câble Africa Coast to Europe en Côte d'Ivoire », tout en soulignant le fait que le câble ACE servait « d'unique source de connectivité Internet entre l'Europe et le Liberia ». La figure ci-dessous montre une perte quasi totale du trafic à partir de 13 h heure locale (13 h UTC) et une reprise progressive de ce dernier au cours des heures suivantes, avec un retour aux niveaux attendus aux alentours de 17 h heure locale (17 h UTC).

Togo, Bénin, Namibie et la République du Congo (Brazzaville)

Le 6 août, le West African Cable System (WACS) et le South Atlantic 3 (SAT–3) ont été endommagés par un glissement de fond sous-marin survenu dans le canyon du Congo, à l'embouchure du fleuve Congo. La connectivité Internet au Togo, au Bénin, en Namibie et en République du Congo (Brazzaville) s'en est ainsi trouvée affectée. Les opérateurs Telecom Namibia et Canalbox Congo ont alerté leurs abonnés, par le biais de publications sur les réseaux sociaux, que la connectivité subirait des perturbations en raison de dégâts subis par les deux câbles sous-marins.

Le câblier CS Léon Thevenin (un bâtiment spécialisé dans la réparation des câbles) a été mandaté pour procéder aux réparations, mais il lui a fallu plusieurs semaines pour arriver sur le site des dégâts, plus un délai supplémentaire pour finaliser les réparations, signalées comme achevées le 6 septembre. Les opérateurs réseau situés dans les pays concernés ont pu transférer une partie du trafic vers d'autres câbles, comme l'Equiano de Google, mis en service en février 2023.

Dans les faits, les graphiques ci-dessous montrent que la perte de trafic ne s'est pas révélée totale dans les pays affectés. Le trafic au Togo semble d'ailleurs avoir repris plusieurs semaines avant l'achèvement des réparations des câbles. Il est plus difficile de constater toute l'incidence de cette perturbation pour le Bénin, la Namibie et la République du Congo (Brazzaville), car la période sélectionnée est suffisamment longue pour forcer l'agrégation des données au niveau quotidien. Toutefois, ces effets apparaissent clairement sur les graphiques couvrant de plus courtes périodes (l'agrégation des données s'effectuant au niveau horaire) pendant les semaines qui ont suivi la rupture des câbles.

Soudan du Sud

Véritable constat de la nature interconnectée du réseau Internet, des ruptures de fibre survenues en Ouganda ont entraîné une brève perturbation d'Internet pour les clients de MTN South Sudan (AS37594) le 14 août entre 13 h et 15 h heure locale (11 h et 13 h UTC), et ainsi affecté près de 438 000 utilisateurs selon les estimations. Une publication X/Twitter du fournisseur l'après-midi de l'incident précisait aux abonnés : « Nous vous présentons les excuses les plus sincères pour les problèmes réseau rencontrés ces deux dernières heures. Ces derniers étaient dus à plusieurs ruptures de fibre en Ouganda ».

Cyberattaques

Université du Michigan

Le 27 août, une « grave source de préoccupation en matière de sécurité » a poussé l'Université du Michigan à couper Internet sur les campus d'Ann Arbor, de Flint et de Dearborn. Aucune interruption des cours n'a été décrétée, malgré la mise en œuvre de cette coupure au début de la nouvelle année scolaire, mais une annonce publiée par l'université a détaillé les effets liés à la déconnexion d'Internet, notamment les retards potentiels en termes de remboursement des aides financières et l'indisponibilité de certains systèmes sur les campus touchés. L'impact de cette déconnexion peut s'observer sur la figure ci-dessous, sur laquelle on constate une chute considérable du trafic le 27 août, peu avant 14 h heure locale (18 h UTC), et ce jusqu'au 30 août, peu après 8 h heure locale (12 h UTC), au niveau de l'AS36375 (UMICH-AS-5), le système autonome principal utilisé par l'Université du Michigan.

Incendies

Lahaina, Hawaï

Début août, une série d'incendies se sont déclarés dans l'État d'Hawaï, principalement sur l'île de Maui. La ville de Lahaina fut l'une des plus durement touchées, avec près de 100 morts dus aux incendies, mais aussi un certain nombre de demeures, d'entreprises et d'infrastructures détruites, qui ont entraîné des coupures de courant et une perturbation de la connectivité Internet. Le graphique ci-dessous montre une chute du trafic de Lahaina vers Cloudflare à pratiquement zéro autour de 21 h heure locale le 7 août (7 h UTC le 8 août) et demeurant à un niveau minime jusqu'au 30 août. Une légère reprise du trafic Internet peut être observée tout au long du mois de septembre, suite à la progression des opérations de nettoyage et de réparations et au déploiement de ressources réseau temporaires par les opérateurs sans fil, dans une tentative visant à rétablir une certaine capacité de service.

Tremblement de terre

Maroc

À 23 h 11 heure locale le 8 septembre (22 h 11 UTC), un tremblement de terre d'une magnitude de 6,8 s'est produit au Maroc, avec un épicentre situé à 79 km au sud-ouest de Marrakech. Près de 3 000 victimes ont été recensées au lendemain du séisme, en plus d'importants dégâts, dont l'effondrement de plusieurs écoles, maisons et bâtiments historiques. Les coupures de courant et les dégâts subis par les infrastructures ont également touché la connectivité Internet dans la région, en entraînant des perturbations largement localisées.

Le graphique national ci-dessous montre une faible chute du trafic au Maroc après le séisme, avec une activité demeurant légèrement au-dessous des niveaux attendus pendant près de quatre jours. Les effets sont toutefois plus évidents au niveau régional, avec une chute immédiate de 64 % du trafic sur le réseau Marrkesh-Safi, de 64 % également sur Souss-Massa et de 49 % sur Casablanca-Settat. Les pics de trafic dans ces régions sont restés légèrement plus faibles que ceux observés les semaines précédentes, et ce pendant plusieurs jours après le séisme.

Coupures de courant

Curaçao

Le 27 juillet, une défaillance survenue dans un important centre de distribution Aqualectra Utility a entraîné une panne de courant dans près de 70 % des quartiers de Curaçao. Cet incident a entraîné une perturbation du réseau Internet sur l'ensemble de l'île. Comme le montre le graphique ci-dessous, le trafic Internet a chuté brusquement autour de 12 h 30 heure locale (16 h 30 UTC). Il est ensuite resté pratiquement au point mort pendant près de cinq heures, avant de reprendre doucement vers 17 h 30 heure locale (21 h 30 UTC). Le début de la reprise correspond à l'heure de la publication du post Facebook (à 18 h heure locale) par Aqualectra Utility, qui indiquait que « 55 % de l'alimentation électrique de Curaçao avait été restaurée ». La croissance du trafic qui a suivi correspond au retour de l'électricité dans les autres quartiers, avec un retour du trafic aux niveaux attendus aux alentours de 22 h heure locale (2 h UTC le 28 juillet).

Brésil

Une panne de courant générale au Brésil est survenue le 15 août, à 8 h 30 heure locale (11 h 30 UTC). Elle a entraîné une légère perturbation du trafic Internet dans le pays. Si cette panne représentait une perte d'environ 27 % de la charge électrique totale lorsqu'elle s'est produite, ses effets sur le trafic Internet du pays ont été bien moindres, comme le montre le graphique ci-dessus. Le trafic est revenu aux niveaux attendus vers 11 h 30 heure locale (14 h 30 UTC).

Kenya

Une « perturbation du système » survenue à 21 h 45 heure locale (18 h 45 UTC), le 25 août, a conduit à une « perte de l'approvisionnement électrique dans diverses parties du pays » au Kenya, d'après un post X/Twitter publié par Kenya Power. Les effets de cette panne de courant sont visibles sur le graphique ci-dessous, sur lequel on constate une chute du trafic accompagnant la défaillance électrique. Les mises à jour publiées ultérieurement par Kenya Power le 26 août (1, 2, 3) ont mis en valeur les progrès effectués pour restaurer l'électricité dans le pays. Le trafic Internet national est revenu aux niveaux attendus à 3 h heure locale le 27 août (0 h UTC).

Guyane française

Une perturbation Internet d'une durée de 11 heures s'est produite en Guyane française le 27 août, suite à une panne de courant provoquée par « un problème survenu au niveau du poste d'évacuation d'énergie qui relie Petit-Saut à la ligne Kourou-Saint-Laurent ». La défaillance a entraîné une chute nationale du trafic Internet entre 11 h heure locale (14 h UTC) et 22 h heure locale (1 h UTC le 28 août), visible sur le graphique ci-dessous.

Tunisie

Un incendie survenu dans la station d'alimentation de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz à Radès, dans le gouvernorat de Ben Arous, a provoqué une panne de courant générale en Tunisie, qui a entraîné une perturbation d'Internet autour de 1 h heure locale (0 h UTC) le 20 septembre. Le trafic est resté plus faible qu'attendu pendant près de cinq heures, comme l'illustre le graphique ci-dessous, un chiffre conforme au rapport publié qui précisait que « la défaillance inattendue a duré pendant plus de quatre heures dans certaines régions du pays ».

La Barbade

Un post Facebook publié le 21 septembre par la The Barbados Light & Power Company Limited indiquait que la société avait conscience d'une panne touchant ses clients et que l'entreprise « s'efforçait en toute diligence à de rétablir le courant dans les délais les plus brefs, dans le respect de la sécurité ». Cette panne a entraîné une chute considérable du trafic Internet dans le pays à partir de 11 h 30 heure locale (15 h 30 UTC). Un post Facebook publié ultérieurement par l'entreprise de services publics, à 20 h heure locale (0 h UTC le 22 septembre) précisait que le courant avait été rétabli pour l'ensemble des clients. Le trafic Internet était revenu aux niveaux attendus avant le rétablissement complet de l'électricité, soit vers 17 h heure locale (21 h UTC).

Entretien

Guinée

La Guinéenne de la Large Bande (également connue sous le nom de GUILAB) est la société responsable de la gestion de la capacité allouée à la Guinée sur le câble sous-marin Africa Coast to Europe (ACE). D'après un communiqué publié par l'entreprise sur Facebook, des opérations d'entretien prévues sur le câble devaient se dérouler entre 22 h heure locale le 14 juillet et 6 h 18 « précises » le 15 juillet (22 h UTC le 14 juillet et 6 h 18 UTC le 15 juillet). Cet entretien a entraîné une panne totale d'Internet en Guinée, comme l'illustre le graphique ci-dessous. Il apparaît que le câble sous-marin ACE constitue l'unique connexion Internet internationale de la Guinée, sans autre câble sous-marin ou connexion terrestre en secours.

Palau

Il y a quelques jours, une opération d'entretien prévue sur un autre câble sous-marin a entraîné la mise hors ligne totale de Palau, un pays insulaire du Pacifique ouest, et ce pendant plusieurs jours. D'après un communiqué de presse rédigé par la Palau National Communications Corporation (PNCC) et publié sur sa page Facebook, la « BSCC (Belau Submarine Cable Corporation) a été informée du fait que des réparations d'urgence seraient entreprises sur le réseau câblé SEA — US à Guam, à partir du mardi 18 juillet 7 h, heure de Palau, l'opération devant être achevée à 17 h le samedi 22 juillet… Pour des raisons de sécurité, les réparations ne peuvent être entreprises que lorsque le câble n'est pas alimenté. Comme le réseau Palau Cable Network No 1 de la BSCC se connecte au SEA — US pour le trafic à destination de Guam, la BSCC ne sera pas en mesure d'assurer ses services pendant la durée des réparations, ni d'assurer une connectivité internationale pour Palau. La seule connexion internationale disponible s'effectuera via la connexion satellite de la PNCC, qui ne proposera qu'une capacité limitée par rapport au service câblé normal ».

Le graphique ci-dessous montre que Cloudflare n'a pas observé de trafic appréciable sur la connexion satellite de secours de Palau pendant toute la durée des travaux. En effet, le trafic est tombé à zéro à 7 h heure locale le 18 juillet (22 h UTC le 17 juillet) et est resté inexistante jusqu'à environ 18 h heure locale le 21 juillet (9 h UTC), les réparations ayant été achevées plus tôt que prévu. Un communiqué de presse de la PNCC a confirmé l'achèvement précoce des travaux, en précisant que « la PNCC est ravie de vous informer que les services Internet et Données mobiles ont été rétablis pour les clients, en raison de l'achèvement précoce des réparations d'urgence sur le système de câbles sous-marins SEA-US, notre principale

Problèmes non spécifiés

Spectrum (Charter Communications)

Le 17 août, à 14 h 03 heure de l'Est (18 h 03 UTC), le compte d'assistance X/Twitter de Spectrum, une marque du fournisseur d'accès Internet américain Charter Communications, a publié une déclaration en ces termes : « Nous avons connaissance d'une défaillance affectant nos clients en Alabama, en Géorgie et au Tennessee. Nous nous excusons pour les désagréments occasionnés et nous efforçons de résoudre le problème aussi rapidement que possible. Merci ». Les graphiques ci-dessous montrent les divers impacts sur le trafic en provenance de Spectrum (AS20115) dans les États mentionnés plus haut, ainsi qu'au Texas, qui n'avait pas été initialement cité par Spectrum comme touché par un problème, bien que les clients aient rapidement appelé l'entreprise pour l'en informer.

Une panne presque totale a été observée au Tennessee entre 12 h 30 et 14 h heure locale (17 h 30 et 19 h UTC), tandis qu'une brève chute du trafic survenue à 12 h heure locale (17 h UTC), suivie d'un rapide retour à la normale et d'une nouvelle défaillance à 13 h 30 heure locale (18 h 30 UTC), a été observée en Alabama. La Géorgie a également connu une chute initiale du trafic à 13 h heure locale (17 h UTC) précédant une baisse plus importante à 14 h 30 heure locale (18 h 30 UTC). Le Texas, quant à lui, n'a connu qu'un recul du trafic à 13 h 30 heure locale (18 h 30 UTC). Les volumes de trafic sont revenus à la normale en quelques heures dans l'ensemble des quatre États affectés. Environ trois heures après la première publication, le compte d'assistance de Spectrum déclarait ce qui suit : « Nous avons eu confirmation que les réparations ont bien été achevées et que les services ont été rétablis pour nos clients situés en Alabama, en Géorgie et au Tennessee ».

Le 12 septembre, SpaceX Starlink, le fournisseur d'accès Internet par satellite, a fait les frais d'une panne de courte durée, mais totale. Le graphique ci-dessous montre le trafic en provenance de l'AS14593 (SPACEX-STARLINK) chuter à 23 h 15 UTC, mais récupérant rapidement de cette dernière, pour revenir à la norme en 90 minutes. Le 13 septembre, à 0 h 33 UTC, Starlink a ainsi public un post sur X/Twitter déclarant « Starlink connaît actuellement une panne réseau, pour laquelle nous sommes en train de mettre activement en œuvre une solution. Nous vous remercions de votre patience et publierons de nouvelles informations lorsque le problème sera résolu ». Tout juste un peu plus d'une heure après, l'entreprise publiait en effet « L'incident réseau a été intégralement résolu ».

Sky UK

La soirée (UTC) du 19 septembre a vu fleurir de nombreuses plaintes sur les réseaux sociaux concernant une défaillance, sur l'ensemble du Royaume-Uni, de Sky Broadband (AS5607). Une chute brusque du trafic en provenance de Sky Broadband peut ainsi être observée sur le graphique ci-dessous, à partir de 21 h UTC. Il ne semble toutefois pas que la panne se soit avérée totale. Les volumes de trafic sont restés sous les niveaux attendus jusqu'à environ 1 h UTC le 20 septembre. Si le problème a été reconnu par le compte d'assistance de Sky sur X/Twitter, aucune cause première n'a jamais été avancée pour cette perturbation.

Conclusion

Comme nous l'avons remarqué dans les articles récapitulatifs consacrés aux trimestres précédents, ce rapport a pour vocation de proposer une vue d'ensemble des perturbations observées. Il ne s'agit aucunement d'une liste exhaustive ou complète des incidents survenus pendant le trimestre. Certaines perturbations non abordées dans ces lignes étaient visibles du point de vue de nos données, mais n'ont jamais été reconnues par le fournisseur concerné, tandis que d'autres perturbations, signalées par nos collègues du secteur du fait de leurs méthodes de mesure, n'apparaissaient pas clairement sur nos représentations graphiques du trafic.

Comme nous l'avons mentionné plus haut, le Cloudflare Radar Outage Center dispose désormais d'informations sur les anomalies de trafic observées, de même que sur les défaillances vérifiées. Les utilisateurs intéressés par le sujet peuvent s'abonner aux notifications, à la fois pour les anomalies et les défaillances. Vous trouverez davantage d'informations sur la marche à suivre pour ce faire dans notre article de blog.

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