Les Jeux olympiques d'été 2024 organisés à Paris ont pris fin le 11 août 2024, avec la mise en berne du drapeau olympique au stade de France après 16 jours de compétition. Avec 329 événements dans 32 disciplines, ce sont plus de 10 000 sportifs issus de 204 pays qui se sont affrontés en quête de gloire et de médailles, lors de jeux qui ont donné lieu à plusieurs moments viraux en ligne. Dans cet article, nous nous intéresserons plus particulièrement à la cérémonie de clôture, à l'impact des différents moments olympiques sur le trafic Internet et aux cyberattaques auxquelles les sponsors ont dû faire face. Nous examinerons également les tendances liées aux Jeux olympiques en matière d'e-mails, notamment les e-mails mentionnant Simone Biles, Snoop Dogg et Imane Khelif.
Cloudflare est présente dans le monde entier avec des datacenters implantés dans plus de 330 villes, qui lui permettent de soutenir ses millions de clients à l'aide de différents outils et produits, mais aussi de disposer d'une vue d'ensemble sur les événements affectant Internet. Cette capacité s'avère utile pour améliorer la sécurité, la confidentialité, l'efficacité et la rapidité, mais également pour observer les perturbations d'Internet et les tendances du trafic.
Dans notre précédent article de blog consacré à la cérémonie d'ouverture et aux débuts de l'événement, nous avons montré de quelle manière la France a été affectée par les Jeux olympiques, avec des chutes nettes du trafic pendant les événements principaux. La cérémonie d'ouverture a provoqué la baisse la plus importante, avec jusqu'à 20 % de trafic en moins par rapport à la semaine précédente. D'autres pays ont également moins été présents en ligne pendant cette période et ont consacré davantage de temps à leurs émissions télévisées.
L'incidence de la cérémonie de clôture en France
Légende : Le moment où le Golden Voyager — un personnage doré en train de danser — est descendu du ciel pendant la cérémonie de clôture, saisi sur une photo prise par le CEO de Cloudflare, Matthew Prince, qui était présent lors de l'événement.)
Plus de deux semaines après le début des Jeux olympiques d'été, la cérémonie de clôture de 3 heures qui s'est déroulée le 11 août 2024 a eu une incidence similaire à celle de la cérémonie d'ouverture en France, bien que moins prononcée. Le trafic Internet a ainsi baissé de 14 % par rapport à la semaine précédente au début de la cérémonie, vers 19 h 15 UTC. Vous trouverez ci-dessous une analyse des trois principaux épisodes de chute de trafic par rapport à la semaine précédente survenus pendant la cérémonie, avec une liste détaillée des événements qui se sont produits à ces moments précis. Nos données proposent des informations assorties d'une granularité de 15 minutes.
Moments de la cérémonie de clôture, classés en fonction de la baisse de trafic en France
Heure de la baisse (UTC) | % de baisse | Événements à ce moment | |
No. 1 | Env. 19 h 15 | -14% | Léon Marchand, la star de la natation française, a porté une lanterne de la vasque située dans le jardin des Tuileries au stade de France. Les drapeaux de tous les comités nationaux olympiques sont ensuite entrés dans le stade, suivis par les athlètes. |
No. 2 | Env. 20 h 15 | -13% | Un Voyageur doré (Golden Voyager), inspiré de l'histoire française, est descendu du ciel, suivi de Níkē, la déesse de la victoire. Dans les tribunes, les spectateurs, munis de bracelets à LED similaires à ceux utilisés lors des concerts de Taylor Swift, ont fait apparaître des représentations de sportifs, de colombes de la paix et les anneaux olympiques. |
No. 3 | Env. 21 h 30 | -10% | L'artiste californienne H.E.R. a interprété l'hymne national des États-Unis et a présenté Tom Cruise, qui a apporté le drapeau olympique de Paris à Los Angeles en exécutant des cascades dignes de Mission Impossible. |
Au cours de la cérémonie de clôture, de 19 h à 22 h UTC, le trafic en France s'est révélé considérablement inférieur à celui de la semaine précédente, avec une baisse de 3 à 14 %. Les baisses ont été moins prononcées au milieu et à la fin de l'événement. Les requêtes Internet ont repris pendant les performances des groupes et lors des discours de clôture officiels. Le trafic a également augmenté pendant le final, lors de l'interprétation du « My Way » de Frank Sinatra par la chanteuse Yseult, soit un moment contrastant fortement avec la chute significative observée lors de la performance de Céline Dion à la fin de la cérémonie d'ouverture.
La cérémonie de clôture n'a pas eu une incidence aussi manifeste que la cérémonie d'ouverture dans les autres pays.
Si l'on examine le trafic en France sur l'ensemble de la période olympique, le trafic quotidien a chuté de 8 % le 28 juillet, mais est resté relativement stable par la suite, avec une baisse de 3 % le 8 août.
L'utilisation des appareils mobiles a augmenté en France
La part du trafic des appareils mobiles a continué à augmenter pendant l'événement, avec un nombre croissant de personnes se servant de ce type d'appareil pour accéder à Internet. Cette tendance à l'utilisation croissante des appareils mobiles en France correspond non seulement à l'accroissement du nombre de touristes et de visiteurs pendant les Jeux olympiques dans le pays (les visiteurs se servent généralement davantage d'appareils mobiles pour accéder à Internet), mais aussi aux Français en vacances et qui travaillent donc moins pendant cette période. La part hebdomadaire du trafic des appareils mobiles en France à la mi-juin s'élevait à 49 %. Or, depuis le début des Jeux olympiques, cette valeur a augmenté pour atteindre entre 53 % et 54 %.
En France, l'utilisation des appareils mobiles est plus élevée le week-end. Toutefois, si l'on examine les tendances quotidiennes, on constate que la part du trafic mobile en semaine était clairement plus élevée après le 26 juillet, soit la date de lancement des olympiades.
Les Parisiens sont partis, les touristes olympiques sont arrivés
Nous avions déjà constaté que les Parisiens semblaient avoir quitté la ville (et la région) juste avant les Jeux olympiques. Ainsi, durant les Jeux, le trafic relevé dans la région parisienne de l'Île-de-France pendant la première semaine de l'événement a chuté de jusqu'à 6 % (le 30 juillet) par rapport à la semaine précédente. Le trafic a légèrement augmenté lors du second week-end des Jeux olympiques, mais a encore diminué lors de la deuxième et dernière semaine.
Le graphique ci-dessous illustre le trafic quotidien vers la région Île-de-France, avec une baisse notable visible pendant le week-end précédant les Jeux, qui s'est révélée plus prononcée pendant l'événement lui-même.
Le trafic hebdomadaire a chuté de 8 % lors de la semaine de lancement des Jeux et est demeuré stable la semaine suivante. Toutefois, le 4 août, soit la dernière semaine des olympiades, le trafic en Île-de-France s'est révélé inférieur de 23 % à celui de la semaine du 30 juin, date où il avait atteint son niveau le plus élevé ces dernières semaines.
Moments forts : de Simone Biles aux débuts du breakdance
Vous trouverez ci-dessous une mise en évidence des événements olympiques spécifiques affectant le trafic Internet que nous avons pu observer dans nos données depuis différents emplacements (les entrées sont classées par nombre de médailles dans l'événement), à partir de la première journée complète de la compétition, soit le samedi 27 juillet 2024.
En tant qu'hôte, la France est clairement le pays qui a connu les plus forts impacts sur son trafic Internet pendant les moments forts des Jeux olympiques.
États-Unis : la compétition de gymnastique artistique à laquelle participait Simone Biles, quadruple médaillée d'or olympique, a eu un impact plus important que la cérémonie d'ouverture sur le trafic Internet américain. Du 26 au 28 juillet, c'est pendant les épreuves disputées par Simone Biles que le trafic Internet a le plus fortement baissé. Le 28, à 10 h UTC, pendant sa prestation à la poutre, le trafic était déjà inférieur de 4 % à celui de la semaine précédente. Il a chuté de 6 % à 10 h 45 UTC pendant ses exercices au sol et au saut de cheval.
Le 29 juillet, à 19 h 30 UTC, le trafic a chuté de 4 % pendant l'épreuve de natation au cours de laquelle Ryan Murphy a décroché la médaille de bronze lors de la finale du 100 m dos.
Une autre baisse notable s'est produite le 10 août, avec une baisse de 7 % autour de 15 h UTC lors de la finale de football féminin entre le Brésil et les États-Unis. Plus tard dans la journée, le trafic a chuté de jusqu'à 6 % lors de la finale de basket-ball masculine entre la France et les États-Unis.
Grande-Bretagne : le premier week-end des Jeux olympiques a connu une nette chute du trafic, avec une baisse de 10 % par rapport à la semaine précédente, le 28 juillet 2024, autour de 15 h UTC. Plusieurs sportifs britanniques ont participé à divers événements au cours de ces journées chargées. Le trafic du week-end suivant s'est révélé légèrement supérieur à celui du premier week-end olympique, mais a de nouveau chuté le dernier jour, c'est-à-dire le 11 août.
France : comme remarqué précédemment, la médaille d'or et le record olympique décrochés par le nageur français Léon Marchand le 28 juillet lors de la finale du 400 m 4 nages messieurs ont eu l'impact le plus significatif sur le trafic français pendant les Jeux olympiques, à l'exception de la cérémonie d'ouverture (avec une baisse de 20 %).. Le trafic a chuté de 17 % à 18 h 30 UTC pendant l'événement, soit le même niveau de baisse que celui observé lors de la cérémonie de clôture. Des effets similaires ont été observés lors des autres compétitions de natation :
29 juillet, 19 h 45 UTC, baisse de 14 % lors de la demi-finale du 100 m dos masculin avec Yohann Ndoye-Brouard.
30 juillet, 19 h UTC, baisse de 12 % lors de la demi-finale du 200 m papillon messieurs avec Léon Marchand.
31 juillet, 18 h 30–20 h 30 UTC, baisse de 7 à 10 % lors de la finale du 200 m papillon avec Léon Marchand.
1er août, 18 h 45–21h UTC, baisse de 8 % pendant les demi-finales et les finales de natation.
Le breakdance figure également parmi les autres moments de baisse notables :
9 août, 14 h 30 UTC, baisse de 10 % lors des débuts olympiques du breakdance avec la participation de la France.
10 août, 18 h 45 — 21 h UTC, baisse de 7 % lors de l'affrontement pour la médaille d'or des B-Boys et la finale de basket-ball hommes entre la France et les États-Unis.
11 août, 7 h UTC, baisse de 8 % pendant le marathon féminin.
Australie : lors de la victoire de Mollie O'Callaghan pendant l'épreuve du 200 mètres nage libre, le 29 juillet vers 20 h UTC, le trafic Internet australien s'est révélé inférieur de 5 % à celui observé la semaine précédente. Ce chiffre était supérieur à celui observé pendant la cérémonie d'ouverture, qui a entraîné une baisse de 2 %.
Le 1er août, vers 18 h 45 UTC, le trafic a été inférieur de 10 % à celui de la semaine précédente lors des événements de natation qui ont conduit l'Australie à remporter la médaille d'or dans le relais 4 × 200 m nage libre femmes. De même, le 11 août, vers 7 h UTC, le trafic a chuté de 7 % par rapport à la semaine précédente à l'occasion du marathon féminin avec des participantes australiennes.
Japon : l'une des baisses de trafic les plus importantes constatées au Japon pendant les Jeux olympiques s'est produite le 6 août, à peu près au moment où Fumita Kenichiro a remporté l'or dans la finale de lutte gréco-romaine moins de 60 kg, suivie par les compétitions de natation artistique et de tennis de table féminin, avec une chute du trafic de 12 % à 18 h 15 UTC.
Le 10 août, le trafic au Japon s'est également révélé inférieur à la normale pendant plusieurs heures après 17 h 30 UTC, avec une baisse atteignant 14 %. Cette baisse a coïncidé avec la médaille d'or remportée par le Japon dans l'épreuve féminine de lancer de javelot, ainsi que les quarts de finale et les demi-finales hommes de breaking.
Italie : le trafic a chuté de 5 % autour de 10 h 45 UTC lors de l'événement qui a offert à l'Italie sa toute première médaille d'or de gymnastique, remportée à la poutre par Alice D'Amato.
Pays-Bas : le matin du 28 juillet, soit la deuxième journée complète des Jeux, le trafic aux Pays-Bas a chuté de 20 % par rapport à la semaine précédente alors que plusieurs athlètes néerlandais participaient aux compétitions.
Le 11 août, le trafic a chuté entre 6 h 30 et 9 h 30 UTC, avec un pic à 16 % à 8 h 15 UTC, lorsque la coureuse néerlandaise Sifan Hassan a remporté la médaille d'or du marathon femmes.
Corée du Sud : la médaille d'or remportée par l'équipe féminine coréenne de tir à l'arc le 28 juillet à 15 h 30 UTC a entraîné une baisse du trafic de 8 %, soit la baisse la plus importante observée dans le pays entre le 26 et le 29 juillet.
Le 7 août, à 19 h 45 UTC, le trafic était inférieur de 9 % lors de la finale de taekwondo masculine, remportée par Park Taejoon dans la catégorie des moins de 58 kg.
Brésil : le 27 juillet vers 19 h 30 UTC, le trafic au Brésil a baissé de 15 % par rapport à la semaine précédente, surpassant l'impact de la cérémonie d'ouverture. Cette baisse s'est produite au moment où les nageurs brésiliens Guilherme Costa et Maria Fernanda Costa disputaient les épreuves masculine et féminine du 400 mètres nage libre.
Le 2 août, le trafic au Brésil a diminué de 5 % vers 0 h 30 UTC pendant les quarts de finale de surf hommes avec Gabriel Media et de 8 % autour de 1 h UTC pendant les quarts de finale de surf femmes avec Tatiana Weston-Webb.
Cap-Vert : le 4 août, David Pina a remporté la première médaille olympique de boxe pour cette nation insulaire de la côte ouest de l'Afrique. Le boxeur amateur a ainsi remporté la médaille de bronze au cours d'un match qui s'est accompagné d'une baisse de trafic de 12 % dans le pays, vers 15 h UTC.
Tendances DNS sur les sites officiels des Jeux olympiques par pays
Le 22 juillet, soit avant le début des Jeux olympiques, nous avons fait état de l'intérêt croissant pour les sites web officiels des Jeux olympiques, sur la base des données des requêtes provenant de notre résolveur DNS 1.1.1.1. La France a tout d'abord dominé la tendance avec 24 % du trafic, suivie par le Royaume-Uni (20 %) et les États-Unis (17 %). Toutefois, lorsque les Jeux olympiques ont commencé, les États-Unis ont pris la tête et ont conservé cette position tout au long de l'événement.
Le graphique suivant récapitule les parts de trafic de requêtes DNS les plus élevées par pays pendant les Jeux olympiques d'été 2024 de Paris. Nous avons constaté une variation des pourcentages qui indique une plus large répartition de l'intérêt parmi les pays au fur et à mesure du déroulement des Jeux olympiques, une tendance que vous pouvez observer encore mieux dans la version dynamique de la carte par journée de la compétition, disponible dans notre rapport consacré aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Voici les dix premiers pays qui ont connu le plus fort volume de trafic DNS vers les sites web officiels des Jeux olympiques pendant la compétition. Les États-Unis ont remporté « l'or », la France « l'argent » et le Royaume-Uni « le bronze » :
États-Unis : 18 %
France : 16 %
Royaume-Uni : 10 %
Allemagne : 7 %
Brésil : 6 %
Australie : 5 %
Canada : 2 %
Japon : 2 %
Inde : 2 %
Fédération russe : 2 %
Nous avons constaté que les États-Unis avaient dépassé la France et pris la première place quelques jours avant le début de l'événement. La France a également chuté à la troisième place derrière l'Allemagne le 27 juillet, lors de la première journée complète de la compétition, ainsi qu'à nouveau après le 2 août. Fait intéressant, cependant, le pays est revenu à la deuxième place après la clôture des Jeux.
Comme le montre le classement quotidien suivant, le Royaume-Uni occupait la troisième place avant le début de l'événement, mais a chuté à la quatrième le 1er août. L'Australie s'est hissée en troisième position (sa meilleure place) le 29 juillet, mais a également atteint la quatrième les 10 et 11 août. Les meilleurs jours du Brésil, qui s'est inscrit à la troisième place, ont été les 24 et 25 juillet, ainsi que les 30-31 juillet et le 1er août.
En termes de volume de trafic DNS au sein de notre résolveur 1.1.1.1, la première semaine complète des Jeux olympiques a vu le plus fort volume de requêtes liées aux sites web officiels des Jeux, avec une augmentation de 637 % par rapport à la semaine précédant les olympiades. Cette tendance montrant un pic de trafic durant la première semaine s'est révélée constante dans la plupart des pays, à l'exception de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Inde, de l'Italie et de la Russie, où la dernière semaine a généré davantage de trafic dans les résolveurs DNS.
Sur une base quotidienne, le trafic DNS mondial vers les domaines officiels des Jeux olympiques a connu un pic le 2 août, suivi par les 4 et 5 août, soit les jours marquant le début de la deuxième et dernière semaine de l'événement. Vous trouverez ci-dessous les trois premiers jours durant lesquels le trafic DNS vers les sites web officiels des Jeux s'est révélé le plus élevé dans les trois premiers pays, en termes de volume de trafic :
États-Unis : 30 juillet (lorsque l'équipe féminine américaine a remporté l'or en gymnastique artistique et que le pays a remporté plusieurs médailles en natation), 29 juillet et 5 août.
France : 31 juillet (lorsque le nageur Léon Marchand a remporté l'or dans la finale du 200 m papillon messieurs), le 29 juillet et 1er août.
Allemagne : 27 juillet (lorsque le nageur Lukas Maertens a remporté l'or dans la finale du 400 m nage libre messieurs), 8 août et 7 août.
Sites d'actualités sportives
Si nous examinons le trafic DNS vers les sites d'actualités sportives dans différents pays, nous remarquons que les deux semaines des olympiades ont généré davantage de trafic que n'importe quelle autre semaine depuis le mois de juin, notamment pendant la grande manifestation de football qu'a été l'Euro 2024 de l'UEFA, qui s'est déroulé entre le 14 juin et le 14 juillet. Les semaines olympiques ont enregistré un trafic supérieur de 17 % par rapport à la semaine précédant les Jeux olympiques et un trafic DNS supérieur de 4 % à celui de la meilleure semaine de l'Euro 2024 (du 22 au 29 juin).
D'un point de vue quotidien, les jours présentant le trafic le plus élevé vers les sites d'actualités sportives sont le 10 août, le 3 août, le 28 juillet et le 14 juillet (en lien avec la finale de l'Euro 2024).
Aux États-Unis, la chaîne NBC était non seulement le diffuseur officiel des Jeux olympiques, mais a également créé un site web dédié. Les sites web NBC Sports et NBC Olympics ont constaté une augmentation significative du trafic DNS mondial (jusqu'à 1 640 %) le 28 juillet par rapport à la semaine précédente.
Des services de streaming officiels aux sponsors olympiques
Si les Jeux olympiques étaient encore diffusés sur plusieurs réseaux de télévision nationaux traditionnels, le streaming a également joué un rôle essentiel, puisque Peacock TV (aux États-Unis et au Canada) et Max (la plateforme de Warner Bros Discovery) en Europe ont proposé plusieurs heures de contenus olympiques chaque jour. La croissance du trafic mondial vers ces plateformes s'est révélée évidente. Sur une base hebdomadaire, le trafic de requêtes DNS vers les plateformes de streaming diffusant des événements olympiques a augmenté de jusqu'à 65 %. Le trafic quotidien a connu un pic le 30 juillet (68 % de plus par rapport à la semaine précédente), le 29 juillet et le 4 août. Peacock TV a d'ailleurs devancé Max en termes de trafic.
Les débuts du breakdance (ou « breaking ») lors des Jeux olympiques d'été 2024, ont entraîné une augmentation du trafic DNS vers les sites web associés à cette discipline, notamment les 9 et 10 août. Le trafic a connu un pic le 9 août, avec une augmentation de 215 % par rapport à la semaine précédente, porté par des moments viraux comme la performance de l'Australienne Rachael Gunn.
Et qu'en est-il des sponsors des Jeux olympiques de Paris ? Le trafic DNS a également augmenté, en particulier lors des premiers jours de l'événement et des jours qui ont précédé l'événement, avec un pic de trafic le 29 juillet (15 % de plus que la semaine précédente), ainsi que les 25 et 24 juillet (les deux jours précédant la cérémonie d'ouverture). Samsung a constaté les effets les plus significatifs au cours des premiers jours des Jeux, tandis qu'AirBnB a connu une forte augmentation du trafic juste avant la cérémonie d'ouverture (le 25 juillet).
Prochaine étape : L.A. 2028
La cérémonie de clôture s'est conclue par une transmission symbolique de la flamme de Paris 2024 à Los Angeles 2028. Simone Biles a remis le drapeau olympique à Tom Cruise, qui l'a transporté dans le style « Mission impossible » de Paris à Venice Beach, un quartier de Los Angeles où avait lieu un concert rassemblant plusieurs artistes, parmi lesquels les Red Hot Chili Peppers et Billie Eilish. Sans surprise, le site web officiel des Jeux olympiques de Los Angeles 2028 a constaté une augmentation de 1 600 % du trafic DNS le 11 août par rapport à la semaine précédente.
Attaques DDoS visant les sites web liés aux Jeux olympiques et aux sponsors
Comme nous l'avons observé lors des élections 2024, notamment pendant les élections françaises, les partis politiques ne sont pas les seules cibles des attaques DDoS (Distributed Denial of Service, déni de service distribué) lors d'événements importants. Les acteurs malveillants ont conscience des grands événements mondiaux. Dans un précédent article de blog sur un sujet similaire, nous avons discuté des attaques visant les transports publics et les sites web gouvernementaux français. Les lignes qui suivent se concentreront sur les organisations liées aux Jeux olympiques et les sponsors.
En juillet, Cloudflare a bloqué une hausse du nombre d'attaques DDoS contre les sites web des partenaires olympiques, pic qui s'est révélé plus élevé que lors de n'importe quel autre mois de l'année 2024. Le nombre de requêtes quotidiennes liées à des attaques DDoS a bondi à 200 millions et, en seulement 11 jours au mois d'août, nous avons bloqué davantage de requêtes liées à des attaques DDoS (90 millions) que pendant n'importe quel mois complet précédant les Jeux olympiques de l'année 2024.
Le pic d'attaques le plus important s'est produit le 29 juillet et a touché simultanément trois sites web de sponsors, en totalisant 84 millions de requêtes liées à des attaques DDoS en une seule journée. L'attaque DDoS la plus volumineuse culminait à 190 000 requêtes par seconde à 10 h 20 UTC.
L'attaque spécifique la plus significative a été observée le dernier jour de l'événement (le 11 août) et visait un site de transports publics français. Elle a duré quatre minutes et a culminé à plus de 500 000 requêtes par seconde à 5 h 09 UTC.
Comme souligné dans notre rapport sur les attaques DDoS du deuxième trimestre, la plupart des attaques DDoS sont de courte durée, comme le montrent les deux attaques mentionnées ci-dessus. Si une attaque de 500 000 requêtes par seconde (r/s) n'est pas d'une ampleur démesurée pour Cloudflare, elle peut s'avérer dévastatrice pour un site web qui n'est pas équipé pour gérer de tels niveaux de trafic.
En analysant le même ensemble de sites web de partenaires olympiques utilisateurs de Cloudflare, le nombre total de requêtes (englobant le trafic légitime et le trafic hostile) a augmenté au mois de juillet, pour atteindre 4,2 milliards (soit 27 % de plus qu'en mai et 11 % de plus qu'au mois de juin).
Hausse du nombre d'e-mails mentionnant « Jeux olympiques » et « Paris 2024 »
Les événements majeurs attirent souvent l'attention dans le domaine des e-mails (notamment en termes de courrier indésirable et d'e-mails malveillants) et les Jeux olympiques n'ont pas fait exception. Du mois de janvier 2024 au 11 août, le service Cloud Email Security de Cloudflare a traité plus de 1,7 million d'e-mails mentionnant « Jeux olympiques » ou « Paris 2024 » dans la ligne d'objet. Plus de la moitié de ces e-mails (890 000) ont été envoyés pendant les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août), le volume le plus élevé (150 000 e-mails) étant survenu le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture.
Pendant la semaine du 22 au 28 juillet, qui coïncide avec les premiers jours des Jeux olympiques, nous avons constaté une augmentation de 304 % de ces e-mails par rapport à la semaine précédente, ainsi qu'une hausse surprenante de 3 111 % par rapport à la semaine la plus chargée de janvier.
Bien que la période des Jeux (du 26 juillet au 11 août) ait été chargée en termes d'e-mails liés à ces derniers, les pourcentages de courrier indésirable et de messages malveillants étaient plus faibles qu'auparavant. Ainsi, plus de 6 200 e-mails ont été classés comme indésirables (0,7 %), et seuls 248 d'entre eux ont été identifiés comme malveillants ou liés au phishing (0,07 %).
Comme nous l'avons remarqué dans un article de blog précédent, depuis janvier 2024, les e-mails indésirables ont totalisé 1,5 % de l'ensemble des e-mails dont l'objet contenait les termes « Jeux olympiques » ou « Paris 2024 », tandis que les e-mails malveillants en représentaient 0,1 %. Ainsi, sur un échantillon de 1 000 e-mails, près de 13 seraient indésirables et 1 serait malveillant. Le volume maximum d'e-mails malveillants liés aux Jeux olympiques a été observé au cours de la semaine du 6 mai, avec 0,6 % d'e-mails classés comme malveillants. Bien qu'une baisse ait été observée après ce pic, les volumes ont légèrement augmenté en juillet, en atteignant 0,4 % le 8 juillet. Malgré l'augmentation du volume pendant la semaine du 22 juillet, seuls 0,05 % des e-mails envoyés sur cette période étaient malveillants.
Simone Biles et Snoop Dogg, populaires dans les e-mails
Les personnalités célèbres sont souvent utilisées par les acteurs malveillants pour lancer des e-mails de phishing. Parmi les sportifs qui se sont illustrés lors de l'événement, Simone Biles a généré le plus grand nombre d'e-mails, mais très peu se sont révélés indésirables ou malveillants. L'exploitation du nom Biles a conduit à l'utilisation d'autres noms populaires pendant l'événement, notamment ceux mentionnés ci-dessous, classés par nombre d'e-mails : Katie Ledecky (États-Unis), Imane Khelif (Algérie), Novak Djokovic (Serbie), Steph Curry (États-Unis) et Léon Marchand (France).
Depuis le 1er juillet, plus de 160 000 e-mails (97 % d'entre eux ont été envoyés depuis le lancement des Jeux olympiques, le 26 juillet) comportaient « Simone Biles » ou « Biles » dans la ligne d'objet d'après ce que nous en avons observé, mais seulement 0,5 % de ces e-mails ont été considérés comme du courrier indésirable et 0,01 % comme malveillants. La plupart de ces e-mails ont été envoyés le 5 août, suivi par le 2 août et le 28 juillet.
Parmi les participants célèbres, Snoop Dogg est arrivé en tête de liste devant d'autres supporters de la délégation américaine, comme Martha Stewart, Flava Flav et Jason Kelce. Depuis le mois de juillet, plus de 6 600 e-mails mentionnant « Snoop Dogg » dans la ligne d'objet ont été envoyés, parmi lesquels 40 ont été classés comme indésirables (0,6 %) et 4 comme malveillants (0,06 %).
Conclusion : de Paris à Los Angeles
Les Jeux olympiques d'été de Paris 2024 ont non seulement captivé des millions de personnes à travers le monde du fait des compétitions sportives passionnantes qui s'y sont déroulées, mais ont également eu un impact significatif sur le trafic Internet mondial. Nos données montrent une baisse notable de l'activité Internet lors des principaux événements olympiques, notamment en France, lorsque les téléspectateurs ont délaissé leurs activités en ligne habituelles pour regarder les jeux en direct. Cette tendance souligne la puissance durable des médias audiovisuels lors des grands événements mondiaux, même à une époque de plus en plus axée sur le numérique.
De même, l'augmentation du trafic DNS vers les sites web officiels des Jeux olympiques et la hausse du trafic DNS vers les plateformes de streaming couvrant l'événement révèlent un fort intérêt pour la diffusion en ligne, notamment chez certains publics, en complément des audiences traditionnelles de la télévision diffusée via les réseaux nationaux à travers le monde.
Enfin, l'accroissement des menaces envers la cybersécurité, notamment les attaques DDoS contre les sites des sponsors, et l'augmentation de nombre d'e-mails liés aux Jeux (y compris les e-mails indésirables et malveillants) soulignent à la fois l'impact marketing de cet événement mondial et ses vulnérabilités.
Or, après les Jeux olympiques d'été de Paris 2024, les Jeux paralympiques d'été 2024 approchent (du 28 août au 8 septembre) et, dans quatre ans, l'heure sera venue de découvrir ce que nous révèlera L.A. 2028.
Comme nous l'avons observé tout au long des Jeux de Paris 2024, l'esprit olympique continue de susciter l'intérêt et reste d'actualité dans les différents médias. Cet esprit, toujours vivant sur une période de 2 800 ans depuis la Grèce antique (soit 776 ans avant notre ère), continue d'attirer et d'inspirer l'humanité. Nous terminerons l'article en citant le célèbre credo olympique de Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux olympiques modernes :
« Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner, mais de participer, car l'important dans la vie, ce n'est point le triomphe, mais le combat. L'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu. »
(Jorge Pacheco, de l'équipe Cloudflare Radar, a contribué à la rédaction de cet article de blog.)